Le Manifeste de la Bonne Volonté (II)

Tant que l’Homme sera mauvais, il n’y aura pas de bon régime

Voici donc enfin venu le grand moment de l’union de tous les états-majors — religieux, politiques, d’entreprises, syndicaux, communautaires — au nom du bien dans ce monde extraordinaire ; mais que cette union transcende les chemins tortueux des ajustements sociaux, des ajustements concernant les systèmes et les régimes, des ajustements quels qu’ils soient, car il ne pourra y avoir de régime bon tant que l’Homme sera mauvais : le profit amassé grâce au pouvoir anéantit le sens véritable de la notion d’autorité. Quel que soit le nombre de lois établies, l’Être Humain découvrira toujours autant de moyens de les contourner, et ce tant qu’il n’aura pas compris que nous avons des engagements les uns envers les autres. Si on ne le comprend pas, la société peut nous apparaître comme burlesque, à moins que l’on ait affaire à une société cannibale. Il est nécessaire qu’à l’effort mental se joigne celui des mains, à la philosophie le manche de la pioche.

Voici venu le grand moment de ce que nous appelons la Politique de Dieu, Politique pour l'Homme et pour l’Esprit de l’Homme. Alziro Zarur (1914-1979), le regretté Fondateur de la Légion de la Bonne Volonté, disait : “Il n’y a pas de sécurité hors de Dieu” (le Dieu naturellement compris comme Amour, et non pas le Dieu sanguinaire de tous les fanatiques). Cela s’applique aussi évidemment à la Politique, ainsi qu’à tous les autres domaines relatifs à la vie de l’Homme sur la Terre.

La liberté économique, politique et religieuse, si ardemment désirée dans le monde contemporain, ne pourra jamais être obtenue sans le principe du respect de l’Être Humain et de ses valeurs spirituelles. Même Gorbatchev, représentant d’une nation encore reconnue il y a peu comme athée et matérialiste, a conclu que nous ne pouvions pas vivre sans spiritualité. “C’est d’une évidence criante”, comme l’aurait dit l’écrivain et dramaturge brésilien Nelson Rodrigues.

La difficulté encourage la créativité. Utilisons la tête !

Le Peuple brésilien est un Peuple pacifique et croyant. Il ne peut néanmoins se replier devant ses devoirs et ses engagements envers la Patrie. Qu’est-ce donc que cette profonde crise sociale, morale, spirituelle et politique que nous sommes en train de vivre sur toute la Planète, sinon la plus grande de nos opportunités, masquée par l’infortune? Nous disons toujours que c’est dans les moments de crise que se forment les grands caractères et que surgissent les nations les plus puissantes. Lorsque nous sommes avec Dieu, même l’adversité devient un moment privilégié pour créer. La difficulté encourage la créativité. Utilisons la tête !

La première victime du désespoir, c’est le désespéré. Or toutes les victoires sont à notre portée, et le sont certainement, par la force de notre travail.

Nous devons, si nous voulons éviter de nous faire emporter par les transformations qui balayent la planète, garder notre position d’avant-garde. Nous avons tout ce qui’il faut en nous pour qu’en un acte de volonté spirituelle politique, nous puissions passer outre cette mer de difficultés, et marcher au rythme des premiers vers le futur.

Nous sommes, nous les brésiliens, un Peuple orgueilleux du comportement pacifique que nous avons depuis longtemps entretenu dans nos rapports internationaux. Une fois nos frontières assurées, délimitées par les drapeaux qui y ont été fixés, nous sommes demeurés dans leurs limites, sans rêves de conquêtes et d’hégémonie continentale. Cette prédisposition à la Paix ne doit pas être au demeurant synonyme de fuite de nos grands devoirs de solidarité envers la communauté des hommes.

La force des nations est le résultat du travail de tout un chacun. Un vaste territoire ne nous servira à rien si nous ne sommes pas capables de l’entretenir ; les importantes ressources de la Nature ne nous serviront à rien si nous ne savons pas en jouir avec zèle et parcimonie ; l’intelligence ne nous servira à rien si nous ne savons pas l’employer comme instrument au service du bien commun.

Le Brésil a um grand défi à relever, mais il a aussi l’instrument nécessaire pour parvenir à ses fins. Le défi, c’est celui du moment historique, des difficultés que nous traversons. Et l’instrument, c’est l’union de nos forces : la force morale, la force civique et la force de notre foi en l’Être Humain et en Dieu. Il est en soi évident qu’aucune nation ne pourra être forte s’il lui manque une seule de ces forces.

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José de Paiva Netto est écrivain, journaliste, homme de radio, compositeur et poète. Il est né le 2 mars 1941, à Rio de Janeiro, Brésil. Il est président de la Légion de la Bonne Volonté (LBV) et membre effectif de l’Association Brésilienne de la Presse (ABI) et de l’Association Brésilienne de la Presse Internationale (ABI-Inter). Affilié à la Fédération Nationale des Journalistes (FENAJ), à l’International Federation of Journalists (IFJ), au Syndicat des Journalistes Professionnels de l’État de Rio de Janeiro, au Syndicat des Écrivains à Rio de Janeiro, au Syndicat des Professionnels de la Radio à Rio de Janeiro et à l’Union Brésilienne des Compositeurs (UBC). Il fait aussi partie de l’Academia de Letras do Brasil Central [Académie des Belles Lettres du Brésil Central]. C’est un auteur de référence internationale reconnu pour la conceptualisation et la défense de la cause de la Citoyenneté et de la Spiritualité Œcuméniques, qui, selon lui, constituent « le berceau des valeurs les plus généreuses qui naissent de lÂme, la demeure des émotions et du raisonnement éclairé par lintuition, lenvironnement qui englobe tout ce qui transcende le domaine vulgaire de la matière et vient de la sensibilité humaine sublimée, comme la Vérité, la Justice, la Miséricorde, lÉthique, lHonnêteté, la Générosité, l’Amour Fraternel. En bref, la constante mathématique qui harmonise l'équation de l'existence spirituelle, morale, mentale et humaine. Or, sans cette conscience que nous existons sur deux plans, et donc, pas seulement sur le plan physique, il nous est difficile d'atteindre la Société réellement solidaire, altruiste et œcuménique, car nous continuerons à ignorer que la connaissance de la Spiritualité supérieure élève la nature des êtres et les conduit, en conséquence, à construire une citoyenneté planétaire. ».